Élèves du lycée Marie Madeleine Fourcade, nous avons eu la chance d’accueillir au sein de notre établissement Olivier Bertrand, journaliste correspondant du journal Libération à Marseille, le 22 mars 2013. Cette intervention est venu clôturer le projet de rédaction de Une auquel nous avons participé. Monsieur Bertrand s’est prêté avec beaucoup d’attention aux questions que nous lui avons posées.
- Olivier Bertrand, journaliste à Libération
Titulaire d’un Baccalauréat B, l’équivalent de la section ES aujourd’hui, Olivier Bertrand a dans un premier temps enchainé les petits boulots au cours de son année post-Bac. N’étant pas très scolaire de nature, c’est finalement un peu plus tard que le plaisir d’apprendre lui est venu, lorsqu’il entreprit des études d’art. Âgé alors de 23 ans, Olivier Bertrand se dirige ensuite vers le droit, pour finalement intégrer l’institut français de la presse. Il commença à exercer dans le milieu du journalisme en étant pigiste à Paris pour le journal Libération. Il continua à travailler pour ce journal, mais à Lyon cette fois, où il resta 10 ans. Il répondit ensuite à un appel d’offre, grâce auquel il obtint le poste de correspondant de presse à Marseille.
Pour notre journaliste passionné, rien n’est plus important que la curiosité, la volonté, et la ténacité. Pour lui, un bon journaliste est quelqu’un qui s’interroge sur tout ce qui se passe autour de lui. Là est la clé de la réussite, car contrairement aux idées reçus, le carnet d’adresse n’est pas indispensable pour percer dans le métier : « Les relations, on se les construit » affirme Olivier Bertrand, qui sait de quoi il parle. En effet, d’origine parisienne, il a su mettre à profit les qualités précédemment citées, afin de s’investir totalement dans son métier.
Pour lui, sa méconnaissance de notre région a été tout sauf un handicap, « l’œil neuf est un vrai atout pour un journaliste » souligne t-il. A l’écoute des Marseillais, et particulièrement sensible aux problèmes rencontrés par les habitants des quartiers populaires (quartiers Nord de la ville), Olivier Bertrand s’implique énormément dans son travail. Une implication qu’il essaie de transmettre à ses enfants, auxquels il explique (et à nous aussi par la même occasion !) qu’on peut pratiquer son métier avec passion.
Il couvre également toute la région PACA et la Corse.
Rencontrer la population, changer souvent de sujet, c’est ce qui plait à ce journaliste, malgré les difficultés que rencontre la presse écrite ces derniers temps : « Le métier va mal, il y a beaucoup de chômage. ». Internet prend de plus en plus de place dans le monde des médias, l’avenir du papier est incertain, mais Olivier Bertrand, amoureux de l’information, veut rester confiant.
S’il passe 90% de son temps à travailler pour Libération, (enquête et interview sur le terrain, rédaction d’article...), notre journaliste marseillais, qui se considère comme tel plutôt que parisien, consacre également 10% de son temps à la réalisation de films documentaires : avec déjà deux films à son actif, il espère bien pouvoir en réaliser un troisième, qui se situerait peut être dans les quartiers Nord de Marseille. En effet, il souhaiterait montrer un autre visage de cette banlieue que l’on considère souvent (pour ne pas dire tout le temps) comme quartier « chaud ». Son objectif est de montrer que ces quartiers souvent stigmatisés cachent aussi de belles initiatives citoyennes, solidaires, culturelles. Car si « choisir de travailler sur un sujet est déjà subjectif », souligne Olivier Bertrand, il faut d’après lui savoir avant tout traiter ses sujets le plus honnêtement possible.
Manon Biarese